Le RSI se retrouve visé par des mouvements de contestation. Comment les expliquez-vous ?
"En 2006, naît le RSI suite à la fusion de trois régimes : l'assurance maladie-maternité des indépendants, l'assurance vieillesse des artisans et l'assurance vieillesse des industriels et commerçants. L'idée est alors de leur apporter plus de confort, avec une seule caisse à qui s'adresser pour leur protection sociale. Tout le monde était d'accord et il n'y a pas eu de soucis. Mais ça s'est compliqué en 2008, avec la création de l'Interlocuteur social unique pour le recouvrement de l'ensemble des cotisations et autres contributions sociales, dont le RSI est chargé. Un manque de compatibilité des systèmes informatiques de l'URSSAF et du RSI ont alors causé de nombreux dysfonctionnements. Clairement, ça a planté."
Sept ans après, que reste-t-il de ses dysfonctionnements ?
"C'est du passé. Aujourd'hui, comme dans toutes les entreprises, il en reste, mais à la marge. Si la contestation à laquelle nous sommes confrontés depuis quelques mois était survenue entre 2008 et 2011, nous aurions compris. Nous aurions alors courbé l'échine. Mais depuis 2012, les choses sont progressivement rentrés dans l'ordre. 98% des dysfonctionnements étaient résolus en 2012. Cette contestation en 2015, nous la trouvons donc injuste. Lors de la dernière manifestation à Caen, ils étaient 130 sur près de 47 000 cotisants."
Existe-t-il d'autres motifs ?
"De mon point de vue, la plupart des manifestants actuels contestent le montant des charges prélevées, très lourdes pour les indépendants en difficulté, plutôt que le fonctionnement du RSI. Des charges sur lesquelles nous n'avons aucun pouvoir de décision. Certes, nous les prélevons, mais nous ne les fixons pas. Le RSI est un organisme privé, chargé d'une mission de service public puisque nous collectons l'impôt. Pour aider les cotisants, nous avons quelques marges de manœuvres, comme en accordant des délais de paiement. Mais il faut rappeler que les cotisations de base des indépendants, sont du même ordre que celles des salariés. Reste qu'en tant de crise, il est forcément plus dur de faire face à un taux de charge à 43,5% que lorsque la croissance est au rendez-vous." (Une erreur s'était glissée dans la première version de cette réponse, où nous indiquions 43,5% du chiffre d'affaires. Merci à nos lecteurs d'avoir noté l'erreur.)
Est-ce votre seule fonction ?
"Non, le recouvrement ne représente qu'un quart de notre activité. L'essentiel est lié au versement de prestations à nos 128 000 ressortissants : retraite, santé, actions sociales comme la CMU..."
Il est fréquent d'entendre que les artisans et commerçants ont des petites retraites. Est-ce vrai ?
"C'est complètement faux. Depuis 1973, les retraites de base des artisans-commerçants sont strictement identiques à celles des salariés. Ce qui va faire la différence, ce sont les complémentaires. Mais ce cliché perdure parce que 95% des salariés cotisent pendant toute leur carrière, alors que les artisans et indépendants cotisent en moyenne pendant 15 ans. D'où des différences. Mais à la base le calcul est le même."
REPERES
Cotisants. Ils sont 46 610 en Basse-Normandie
Prestations. 90,4 millions d'euros en 2014 versés pour les prestations maladie-maternité.
Retraite. 292 millions d'euros versés en 2014 pour les retraites, pensions d'invalidité et capitaux de décès.
Effectif. 102 salariés en Basse-Normandie.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.
Le RSI profite de son statut pour encaisser des cotisations décidées par lui même et sans contestations possibles pour moi. Il saisit le compte pro, perso,et le livret A. Donc : misère !! Seule solution : retourner au RSA.